Lorsque nous décidons d’apprendre une langue étrangère, nous savons tous aujourd’hui que l’immersion totale dans un pays étranger est probablement la meilleure solution afin d’apprendre la langue rapidement et naturellement.

En tant que Français, Canadiens, Belges et Suisses, nous avons la chance de posséder des passeports qui nous permettent de voyager et séjourner plusieurs semaines dans la plupart des pays du monde sans avoir à faire la demande d’un visa. Les personnes de moins de 30 ans (voir moins de 35 ans) peuvent même partir s’installer et travailler pendant un an dans plusieurs pays d’Europe, d’Amérique du sud et d’Asie grâce au PVT (Programme Vacances Travail). Depuis 2010, j’ai moi-même vécu dans trois pays différents et appris à parler trois langues étrangères grâce au PVT.

Nous n’avons cependant pas toujours la possibilité de partir à l’étranger pour de longues périodes. Il nous reste donc l’option d’apprendre une langue étrangère à l’aide de manuels d’apprentissage ou de logiciels. Il en existe tout un tas, notre choix n’est donc pas limité. Mais le problème le plus récurrent est que lorsque nous ne sommes pas complètement immergé dans la culture du pays dont nous souhaitons apprendre la langue, il est difficile de mettre en pratique ce que nous avons appris, et donc d’apprendre à nous exprimer comme les locuteurs natifs, c’est à dire de manière fluide et naturelle.

Alors, comment apprendre une langue naturellement quand on ne vit pas dans le pays de notre langue cible ?

L’énergie du désir

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Le facteur le plus important lorsque l’envie d’apprendre ou d’accomplir quelque chose se manifeste, c’est le désir. La première chose à faire quand cette pensée survient, c’est de se poser immédiatement la question : “pourquoi ?”.

L’intention de conduire sa voiture sur une longue distance s’accompagne automatiquement de l’action d’aller à la station essence et de faire le plein. Cela permet de nous assurer que nous pourrons effectivement aller aussi loin que possible avant d’avoir à remettre de l’essence. Si la mauvaise quantité d’essence, ou pire, si la mauvaise essence est utilisée, il sera impossible d’atteindre la destination souhaitée. De la même façon que l’essence est un des facteurs essentiels pour faire avancer la voiture, l’énergie du désir est le fuel qui nous permet de progresser. Il est donc absolument primordial de trouver une réponse solide et sensée à la question : “pourquoi ?”, afin de générer de façon durable l’énergie qui sera nécessaire à l’accomplissement de notre objectif.

Ce que signifie : “naturellement”

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Pour apprendre naturellement, il est nécessaire de développer une vision globale de la façon dont la nature fonctionne, détecter les schémas et les mettre en application dans notre apprentissage. Pour cela, il est important de commencer par se faire une idée de ce que le mot nature signifie, et de ce qu’il englobe.

Il suffit de se promener en forêt, dans la montagne ou au bord de la mer pour se rendre compte à quel point on se sent calme et détendu. Il faut en faire l’expérience soi-même pour comprendre ce sentiment et les mots ne suffisent pas toujours pour le décrire. Arbres, plantes, animaux, insectes, micro-organismes : tous interagissent et s'épanouissent au sein de ce système d'apparence complexe mais très simple dans son essence. Dans la nature, chaque élément est actif et en interaction constante avec les autres éléments. N’importe quelle entité vivante a besoin d'une forme d'interaction avec une autre entité pour sa survie et son épanouissement, et absolument rien, dans le monde naturel, ne peut survivre par lui-même.

Si vous pouvez considérer et assimiler ce que je m’apprête à partager avec vous, vous aurez la capacité d’apprendre et d’accumuler n’importe quelle compétence sans grande difficulté et sans être impressionné par ce que cela représente. Voici ma déclaration : l’être humain fait partie de la nature.

Le plus gros malentendu de l’humanité aujourd’hui est de se sentir séparé de la nature. Nous avons tendance à considérer les systèmes naturels comme des systèmes compliqués, éloignés et hors de notre portée. Et nous comptons sur la science pour analyser ces systèmes et nous les expliquer. Pourtant, c’est un fait, nous faisons un avec la nature, et les choses ne pourraient pas tourner plus simplement que cela. Nous faisons parti intégrante de ce gigantesque organisme en perpétuel mouvement. Nous sommes la nature, et la nature est une symphonie.

Lorsque ce point de vu est intégré, un pouvoir illimité s’ouvre à nous. il suffit d’observer et d’imaginer, les réponses surviennent alors de manière spontanée. Prenons l’exemple d’une graine de Séquoia géant, cet arbre gigantesque et magnifique qui peut atteindre 95 m de haut et 8 m de diamètre. Ses graines sont minuscules, pas plus grosses qu’un grain de café. Une fois la graine semée, le Séquoia pousse d’environ 50 cm à 1 m par année, jusqu’à un beau jour atteindre sa taille titanesque. Quels sont les moyens que le Séquoia géant à mis en place dans le cadre de sa croissance démesurée ? Aucun. Ce sont les conditions qui sont responsables de ce miracle. Le Séquoia adulte n’a pas eu besoin de produire une grande quantité d’énergie pour pousser. Sa graine s’est retrouvée au bon endroit et la nature a fait le reste du travail. Chaque jour, une toute petite quantité d’énergie a été dépensée, ce qui a aidé à délicatement propulser le conifère de quelques centimètres par an. Les arbres poussent grâce à un système parfait dans lequel une multitude d’organismes participe au façonnage des conditions nécessaires à leur épanouissement. Grâce à cette collaboration au sein de laquelle, petit à petit, chacun apporte une petite quantité d’énergie qui bénéficie à la fois à lui-même et au tout, au fil du temps, les résultats sont spectaculaires. Il est très important pour nous d’assimiler le fait qu’il n’y a pas de séparation entre nous et la nature, que toute séparation est imaginée, et que nous sommes en réalité un avec ce système dont nous pouvons évidemment profiter.

Pour en revenir à notre désir d’apprendre une langue, par où devrions-nous commencer en prenant en compte ce que nous venons juste d’apprendre ?

Rien n’est compliqué

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Tout d’abord, une tâche qui paraît longue et compliquée doit être décortiquée en plusieurs petits morceaux simples et “faciles à digérer”. Si ces morceaux semblent encore trop complexes, cela veut dire qu’ils sont encore trop gros et doivent être décortiqués davantage.

Qu’est-ce qu’une langue, dans le fond ? C’est un outil de communication par lequel on transmet une image visionnée dans l’esprit en produisant un son avec la bouche et la gorge que les autres reconnaissent et peuvent à leur tour imaginer. On appelle ce son : “un mot”. Pour transmettre une image plus complexe, plusieurs sons peuvent être produits, mais ils doivent être combinés et arrangés dans un certain ordre : on appelle cet ordre : “la syntaxe.”

Mais alors, avec tout les mots et la syntaxe qu’il y a à assimiler, apprendre une langue doit être épuisant et presque impossible ! Ceci dépend de la façon dont on regarde les choses. Le français est ma langue maternelle, mais je ne peux pas toujours m’exprimer aussi correctement et joliment que je le voudrais. Il m’arrive d’être incompris et qu’on ne soit pas d’accord avec moi, alors que je suis certain que si mon interlocuteur comprenait vraiment ce que je veux dire, il serait sans doute d’accord avec moi. Même pour un locuteur natif, il n’est pas facile de s’exprimer clairement. Prenons l’exemple d’un enfant d’environ 6 ou 7 ans. Sa prononciation et sa façon de former des phrases est quasiment parfaite, peu importe la langue qu’il parle, mais il est tout de même loin d’avoir fait le tour de sa langue maternelle, et il fait toujours des erreurs. Pourtant, parmis ceux qui ont l’expérience d'avoir étudié une langue étrangère, qui n’a pas imaginé qu’il serait si satisfaisant d’atteindre ne serait-ce que le niveau de maîtrise d’un enfant de cet âge ? Parler une langue couramment n’est donc pas la tâche insurmontable que l’on s’imagine. Il y a beaucoup de définitions définissant ce que parler une langue couramment veut dire, mais fondamentalement, cela signifie qu’on a atteint un sens de maîtrise de la syntax, et qu’on a une base de vocabulaire nécessaire pour exprimer à peu près n’importe quelle idée. La prononciation est claire, on est capable de comprendre ce qui est dit et on est compris par les autres.

Afin d’arriver à un tel niveau, nous pouvons reprendre notre analogie du Séquoia géant. Pour parler une langue étrangère couramment (ou pour apprendre à peu près n’importe quoi), il faut créer les conditions qui nous permettront de petit à petit, chaque jour, apporter une petite quantité d’énergie, qui s’accumulera au fil du temps et produira inexorablement les résultats souhaités. En japonais, il y a un terme qui décrit très bien ce phénomène : kaizen (改善), qui signifie littéralement : “changer en bien” et qui a pour principe l’amélioration graduelle non soudaine et non agressive. Le seul effort qui doit être produit est l’engagement et l’assiduité avec laquelle nous nous attelons à la tâche. Mais commes nous l’avons vu au début de cet article, ce n’est pas tant un effort dans le sens où le sentiment de satisfaction produit par les résultats concrets et inéluctables avec notre objectif clairement défini nourrissent de façon durable notre désir de persévérer. C’est aussi un peu comme les intérêts composés en finance. Les résultats s’accumulent, sont ajoutés au capital et sont réinvestis continuellement.

Alors, quand il s'agit d’apprendre une langue naturellement, que fait-on ?

Passer à l’action

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Quand il s’agit d’apprendre une langue à partir de zéro, le plus important au début est d’apprendre à maîtriser la prononciation. Un jeune enfant a tout le loisir d’écouter ses parents pendant deux à trois ans alors qu'il commence à parler. Mais en tant qu’adultes, nous pouvons largement accélérer ce processus. Apprendre à connaître et à maîtriser le système des sons de la langue que l’on souhaite apprendre nous permet de comprendre et de nous faire comprendre dès le début de notre apprentissage. Cette étape est absolument primordiale et ne doit pas être prise à la légère. Même si une ou deux semaines sont nécessaires pour bien intégrer la prononciation de la langue, je suis convaincu que cela en vaut la peine.

L’outil le plus précis et le plus puissant actuellement pour apprendre à prononcer les sons d’une langue est l’API (Alphabet Phonétique International), qui est une série de symbols représentant l’ensemble des sons des langues humaines. Apprendre l’API de votre langue cible (la langue que vous apprenez) et le comparer avec celui de votre langue source (votre langue maternelle ou une langue que vous maîtrisez) n’est vraiment pas difficile. Cela vous fera gagner une énorme quantité de temps et d’énergie durant votre apprentissage.

Pour vous dire à quel point l’API est précis : une fois, j’ai rendu visite à un ami à Saigon, au Vietnam. Il n’avait jamais entendu parlé de l’API, et pour qu’il comprenne, j’ai cherché des mots vietnamiens avec leur prononciation en API sur Wikipédia. Mon ami et sa copine, sachant que je n’avais jamais étudié le vietnamien, ne comprenait pas comment je pouvais prononcer ces mots dans leur langue avec autant de précision. La même chose m’est arrivé avec une amie qui parle le shanghaïen.

Une fois qu’on s’est familiarisé avec la prononciation, il est temps de se mettre à écouter des phrases et à les répéter. Quand nous sommes immergé dans le pays de notre langue cible, nous sommes automatiquement forcé à communiquer avec les locaux. Mais quand nous étudions la langue depuis notre propre pays, c’est un peu plus compliqué. La meilleure façon dans ce cas est de simuler une situation dans laquelle nous entendons chaque jour des phrases simples de la vie quotidienne que nous aurions forcément entendu si nous étions en immersion totale dans le pays étranger. Ces phrases doivent être écoutées et répétées activement chaque jour et de nombreuses fois afin que notre cerveau comprenne que nous avons vraiment décidé de retenir ces informations. Entre-temps, le cerveau humain assimilera naturellement la grammaire et le vocabulaire. Ceci est naturel et se produira forcément.

La clé est de ne pas en faire trop, de ne pas forcer. Si nous n’avons que 20 minutes par jours à nous consacrer à notre étude (et cela fonctionne pour n’importe quelle autre objectif à long terme), c’est amplement suffisant. Souvenez-vous de ce dont nous avons parlé : la nature ne dépense jamais de grandes quantités d’énergie en une seule fois. Elle prend son temps. Un petit peu chaque jour, au fil du temps, elle produit des résultats impressionnants. L’important est la qualité et la régularité. Pas la quantité.

La manière conventionnelle pour étudier une langue lorsqu’on est pas en immersion totale, c’est de se procurer un manuel avec des dialogues, un CD, des explications sur la grammaire, des listes de vocabulaire, des exercices etc. Dans le fond, n’importe quel contenu peut convenir, le plus important est de passer du temps avec la langue. Mais les méthodes incluant une grande quantité de phrases avec leur contexte ainsi que le son de la voix d’un locuteur natif prononçant ces phrases sont de loin les plus efficaces. Les dialogues courts et simples riches en syntaxe sont préférables aux long dialogues riches en vocabulaire.

Dans le cas d’une immersion totale naturelle dans le pays, nous avons l’occasion d’entendre chaque jour des phrases dans leur contexte, dans des situations réelles. De cette façon il est naturel d’associer les sons que nous entendons avec la situation qui se déroule devant nos yeux. Mais quand tout ce que nous disposons est un manuel ou des fichiers audio, il est important que lorsque nous entendons des phrases prononcées par un locuteur natif, nous soyions également conscient de leur contexte. Ainsi, disposer d’une traduction de ces phrases dans notre langue maternelle nous donne ce contexte et permet d’assimiler leur signification aisément et naturellement.

Mike Campbell, le fondateur de Glossika, a passé sa vie à étudier les langues et est lui-même polyglotte. À travers Glossika, il a créé un outil qui réunit tous les critères que je viens de mentionner. À l’aide d’un algorithm et d’un système de répétition espacée, Glossika utilise la syntaxe pour permettre l’assimilation naturelle et sans effort des structures grammaticales. Glossika est la seule méthode de langue existante actuellement qui réunit les critères nécessaires à l’apprentissage d’une langue naturellement, sans avoir à vivre dans le pays de la langue cible, et sans forcer l’apprenant à mémoriser des règles de grammaire ou du vocabulaire.

Si vous avez envie d’essayer Glossika gratuitement, vous pouvez vous inscrire et profiter de 1000 répétitions dans plus de 50 langues actuellement disponibles. Parce que Glossika défend fermement la préservation des langues, certaines de nos langues locales ou minoritaires (taïwanais, mannois, gallois etc.) sont même 100 % gratuites !

Article de Clément Hattiger

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