Vous avez sans doute déjà entendu l’expression : « village planétaire », qui qualifie le phénomène actuel de contraction de l’ensemble des sociétés et cultures humaines en une seule, principalement à travers les médias électroniques, et l’accès quasi-instantané aux informations qui nous donnent l’impression de vivre tous ensemble au sein d’un même espace commun, ou le temps et les distances sont moins importants. Cela explique l’intérêt et le besoin grandissant d’apprendre des langues étrangères, et dans le contexte actuel, la lingua franca mondiale : l’anglais.

Malgré le fait que, d'aussi loin que nous nous souvenions, nous avons appris l'anglais à l'école avec plus ou moins d'intérêt, beaucoup d’entre nous semblent aujourd’hui prendre conscience de l’impact que la maîtrise de cette langue pourrait avoir sur notre vie.

Il y a huit ans, l’année après avoir passé mon bac, j’ai appris à parler couramment l’anglais. Depuis, j’ai vécu et travaillé dans quatre pays différents, j’ai voyagé dans plus d’une dizaine de pays, je me suis fait des dizaines d’amis des quatres coins du monde, j’ai atteint un bon niveau de conversation en coréen et j’ai appris à parler le chinois mandarin couramment.

Aujourd’hui, j’ai décidé, au moyen de ces quelques mots, de partager mon expérience et mes conseils avec vous.

Trouver la motivation

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Lorsque j’avais 16 ans, mes parents, mes deux petits frères et moi sommes parti passer deux semaines de vacances d’été à Varna, en Bulgarie. Notre hôtel se situait dans une station balnéaire très touristique au bord de la mer noire. Je me souviens encore très clairement ce moment où, dans le hall de l'hôtel où nous séjournions, j’ai assisté à une scène que je n’oublierai jamais : une jeune fille asiatique en pleine conversation en anglais avec l’un des employés de l’hôtel. Au cours des premiers jours après notre arrivée à l’hôtel, j’avais déjà aperçu et entendu cette jeune fille converser en français et ce qui semblait être du chinois (je ne pouvais pas encore différencier les langues asiatiques à l’époque) avec son frère et ses parents. Elle était suisse d’origine asiatique, maîtrisait la langue d’origine de ses parents et la langue française parlée dans la partie de la Suisse d’où elle venait. Ce fut un choc total. J’étais à la fois admiratif et envieux. Quelque chose a changé en moi ce jour-là. Mon intérêt pour l’anglais et les langues étrangères n’a ensuite jamais cessé de grandir.

La motivation durable se trouve et se puise dans notre désir et notre volonté personnelle. Nous avons besoin d’une raison émotionnelle pour nourrir notre désir. La simple idée de bien parler anglais ou la seule pensée que cela « pourrait nous servir » ne nous mènera pas loin. Nous devons apprécier le processus, l’aventure, c’est de cette façon que nous pouvons atteindre des résultats inattendus et que notre vie en sera transformée à jamais.

Prononcer l’anglais

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Après toutes ces années de voyage, d’expérience et de pratique, j’ai développé ma propre méthode d’apprentissage des langues étrangères. Pour moi, il n’y a rien de mieux que l’immersion totale naturelle. Bien entendu, il n’est pas toujours possible de se déplacer et d’aller vivre en immersion dans le pays. Il est pourtant tout à fait possible de reproduire en partie les méthodes naturelles d’acquisition du langage et d’accélérer le processus d’apprentissage.

Selon moi, la première chose à faire lorsque vous souhaitez vous mettre (ou vous remettre) à l’anglais, c’est d'apprendre à maîtriser parfaitement la prononciation. La plupart des francophones ont tendance à prendre l’habitude de prononcer les lettres de la langue anglaise en se basant sur la prononciation du système d’écriture du français. Pensant que les seuls sons importants à modifier son le R et le H aspiré (et encore…). Hors ceci est une erreur et c’est le meilleur moyen de développer un mauvais accent.

L’étape de la prononciation est sans doute la plus importante de toute, car elle vous permettra de :

  • Comprendre et assimiler rapidement les nouveaux mots que vous entendez.
  • Être immédiatement compris par les locuteurs natifs de l’anglais quand vous parlez.
  • Accélérer la vitesse de votre apprentissage.
  • Avoir un excellent accent anglais.

Durant cette étape, il est crucial de prononcer les sons que vous apprenez à haute voix et de pratiquer délibérément chaque jour jusqu'à ce que vos oreilles se fassent aux sons et que les muscles de votre bouche s'habituent à les prononcer correctement. Passer plusieurs jours, voir même une ou deux semaines à étudier et vous entraîner à prononcer les sons de l’anglais est un excellent investissement pour votre apprentissage. Cela vous évitera beaucoup de frustration et de démotivation dans le futur.

Alors, par où commencer ?

Commencez par apprendre l’API (l’alphabet phonétique international). L’API est un alphabet utilisé par les linguistes pour représenter les sons de n’importe quelle langue. Lorsqu’un ou une linguiste, par exemple, étudie une langue aborigène peu connu qui ne possède pas d’alphabet, il ou elle commence par identifier les sons de la langue. Avant de créer un système d'écriture, tous les sons de la langue étudiée sont d'abord transcrits en API.

L’API est principalement basé sur les alphabets latin et grec, il n’est donc pas difficile à apprendre. D'autant plus qu'il n'est pas nécessaire de mémoriser les symboles des sons pour toutes les langues du monde, mais seulement ceux des sons du français et de l'anglais, pour pouvoir les comparer.

Exemples de phrases en anglais américain et en français écrites en API :

  • It's very warm in this room. → ɪʦ ˈvɹi wʴm ɪn ɪs ɹuːʷm.
  • Je prendrais bien un autre café. → ʃ͜͜ pχɒ̃ʁɛ bjɐ̃ ɐ̃n͜ ot̚ kʲafe.

Remarquez les symboles qui apparaissent à la fois en français et en anglais :

e → le e de very se prononce comme le é de « café », mais un peu plus long.
o → le a de warm se prononce comme le au de « autre », mais un peu plus long.
→ le th de this au sein d’une phrase se prononce comme la lettre d en français, en plaçant la langue derrière les dents du haut.

Avoir une bonne base en API vous aidera à acquérir un très bon accent rapidement.

Apprendre des phrases, pas des mots.

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Un enfant qui grandit et apprend à parler sa langue maternelle ne mémorise rien. Encore moins de listes de vocabulaire. Ce n’est qu’à l’école primaire que nous commençons à étudier la grammaire et la conjugaison, afin d'apprendre à écrire correctement et sans fautes. Les enfants parlent déjà couramment leur langue lorsque la grammaire et la conjugaison leur sont présentées pour la première fois.

Nous apprenons bloc de mots par bloc de mots. Jamais au moyen de listes de mots individuels. Les parents commencent vite à prononcer des phrases courtes et simples à leurs enfants. De manière claire et répétitive. On ne présente pas à un enfant une liste de mots comme celle-ci : chien, chat, cochon, ferme, mer, océan, parler, manger, etc. et on ne lui dit pas que « chien » est un nom, qu’il faut un sujet, un pronom masculin ou féminin singulier ou pluriel et puis un verbe pour faire une phrase, etc. En général, on lui montrerait plutôt un chien, dans un contexte, et on lui répèterait patiemment et plusieurs fois, à de multiples occasions : « un chien », « regarde le chien », « il est de quelle couleur le chien ? ». De même qu’on ne pointe pas les parties de notre visage en disant : « nez, cheveux, oreilles » et on ne demande pas aux petits bouts de chou d’aller ensuite s’asseoir pour maintenant apprendre que « cheveux » est masculin pluriel et qu’il faut ajouter un pronom devant et que maintenant on sait qu’il faut dire « les cheveux », « un cheveux »... Non ! On pointe les parties de leur petit visage, on pointe celles de notre propre visage, et on répète avec joie : « le nez », « il est où ton nez ? », « elles sont où tes oreilles ? ».

Il est très complexe, très difficile et très fatiguant de séparer, disséquer, mémoriser les parties du discours individuellement et puis de tout reconstituer. Les règles et la structure du langage sont très naturellement et facilement apprises par petits blocs, et ce de manière répétitive et graduelle. Il est donc préférable d’apprendre des phrases dans leur contexte, prononcées par des locuteurs natifs.

Et maintenant, que faisons-nous ?

Apprendre en faisant

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C’est en forgeant qu’on devient forgeron.
C’est en nageant qu’on apprend à nager.
C’est en cuisinant qu’on apprend à cuisiner.
C’est en parlant qu’on apprend à parler.

La maîtrise s’acquiert par la pratique, et cela vaut aussi pour le langage. Lorsque je vivais à Séoul, en Corée du Sud, je me suis procuré un manuel d’apprentissage du coréen. Il se composait de leçons simples comprenant des dialogues et des enregistrements audio. Il y avait quelques explications sur la grammaire mais elles étaient relativement simple et brèves. Chaque jour, je m'asseyais dans un café avec mon manuel de coréen. J’écoutais les dialogues plusieurs fois, je lisais les leçons qui accompagnaient les dialogues, et ensuite je m'entraînais à converser directement avec la population locale. Au tout début, alors que je ne savais dire que quelques mots, je les mettais immédiatement en pratique. Au bout d’un an et demi, Je pouvais tenir facilement une conversation simple en coréen. J’étais capable de vivre et de me débrouiller seul. Tout ça sans méthode miracle, j’avais appris en faisant. La même chose s'est produite avec le chinois mandarin, avant même que je déménage à Taïwan, je pouvais déjà former des phrases et converser simplement en mandarin.

Lorsque vous apprenez l’anglais, vous devez apprendre des phrases entières, des blocs de mots. Vous devez comprendre la signification de ce que vous apprenez, en traduisant, en apprenant dans un contexte, en vivant sur place si vous le pouvez, en vous exposant à la langue anglaise chaque jour.

Une façon d’apprendre à bien maîtriser une phrase est par exemple de l’entendre plusieurs fois et de la répéter tout en sachant ce qu’elle signifie en français. Cela serait naturellement possible en immersion totale dans un pays anglophone, mais lorsque l'on n'a pas la possibilité d'aller vivre à l'étranger, il est tout de même possible de reproduire cette immersion à l’aide de la technologie : des podcasts, des films, des séries, des manuels d’apprentissage, des logiciels. Ces moyens sont utiles pour pratiquer l’écoute et s’habituer aux sons de la langue, mais ne sont pas nécessairement efficaces dans la mesure où l'on ne comprend pas toujours ce qui est dit. Il est donc important de trouver une méthode qui vous propose à la fois des phrases, des traductions et des enregistrements audio par des locuteurs natifs.

Un point important est la régularité. Pour ne pas oublier facilement ce que vous apprenez, vous devez absolument vous exposer souvent à l’anglais, passer du temps à écouter et pratiquer. Il ne sert à rien de passer tout le week-end à étudier comme des fous sans rien faire pendant la semaine. Il vaut mieux étudier une vingtaine de minutes, chaque jours !

Pour plus de détails sur comment apprendre une langue naturellement, jetez un coup d’oeil à l’article que j’ai écrit à ce sujet.

Ressources pour apprendre l’anglais

Glossika est un outil qui, grâce à un algorithme basé sur la syntaxe, la répétition espacée et des phrases de la vie quotidienne prononcées par des locuteurs natifs, vous permet d'être exposé à la langue que vous apprenez sans avoir à vous déplacer à l'étranger, vous donne le contexte grâce à la traduction en français et vous permet d'apprendre activement en répétant les phrases que vous entendez.

Vous pouvez choisir d’apprendre l’anglais avec un accent américain ou britannique. Alors inscrivez-vous maintenant et bénéficiez d'un essai gratuit de 7 jours !

Article de Clément Hattiger

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